J'ai l'impression de ne jamais avoir été en vacances. Et pourtant les deux dernières semaines, c'en était. Je crois que c'est parce que je n'ai rien fait. Je crois que je n'ai même pas réalisé que j'étais en vacances avant qu'elles ne soient finies, je les ai attendu avec impatience et puis une fois qu'elles sont là... pffuit, j'en ai plus envie. Je crois que je suis comme ça pour tout...
Hier soir, totale déprime quand même. Je ne sais pas pourquoi ça m'a pris. Amélie dit que c'est parce que j'étais stressé de rentrer et que j'avais peur des notes du bac blanc. C'est probablement vrai mais je n'y pensais pas vraiment à ces notes et puis je sais que je risque de me planter dans certains trucs, je sais que j'en ai réussi certain, je suis lucide sur ces choses là, alors je suis jamais vraiment stressé, sauf dix minutes avant, mais là, c'est normal. Je ne sais pas quelle a été vraiment la cause première de ce changement, je sais que quand elle m'a dit qu'elle était allé en boîte, ça a empiré. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle a rejoint le club des gens "normaux", parce qu'elle reste ma petite fille préférée. Mais contrairement à moi qui me confine dans mon asociabilité chronique, elle a réussi à se sociabiliser. Et ça ça me déprime. Mais ce n'est qu'une cause secondaire, puisque j'étais dans cet état avant le premier sms. N'empêche, ça m'a fait plaisir qu'elle en envoie un deuxième, ça arrive peu ces temps-ci, mais bon, elle en a d'autres à envoyer à quelqu'un d'autre.
Aujourd'hui, rentrée. J'ai eu les notes que j'attendais. Tout s'est passé exactement comme d'habitude, c'est ce qui me fait dire que je n'ai jamais été en vacances. Prof d'anglais identique à lui-même : "The man who knew too much" (un passage, pour la compréhension), prof de bio, idem. Dans la queue, je vois la "pouf" (je vais, je pense, faire une rubrique spéciale pour elle dans la rubrique trucs...). Je "bloque" dans le tourniquet. Je mange avec Julie et Matthieu (Steeve, ce trouillard (bien qu'il n'en soit pas un) n'a pas voulu aller manger... peur de sonner !).
Tout à l'heure, je trottinais dans le couloir, comme à mon habitude à midi, pour rejoindre ma salle. Je me suis senti étrange, comme si je n'étais pas moi. J'ai deux sorte de souvenirs. Ceux en "plein écran", clairs, nets, qui sont "objectifs" et ceux "avec les bandes noires" qui se limitent à mon champs de vision, moins précis et plus subjectifs. Les premiers, ce sont plutôt des envirronnements familiers : la cours de récré de l'école des Ecuyers, les couloir du collège... Alors que les seconds correspondent plus à des instants. Certains sont frappant pour moi : le jour où j'ai regardé Marianne P. (on sait jamais, je vais pas mettre son nom quand même !) dans les yeux, le mur d'escalade de St Germain (tous les vendredis soirs, je rentrais avec Keyvan, on refaisait le monde : ça c'est un souvenir "plein écran"). J'ai mis en ligne mes photos de classe sur cette page et les noms qui manquent correspondent à des souvenirs "tunnels" avec des bandes noires, limités par le champs de ma vision.
Enfin, ce qui précède n'aurait pas été là si je n'avais pas rencontré le "copain à 50?" de Julie sur MSN. Non qu'il m'ait inspiré pour le paragraphe précédent, mais je crois que je serais parti dans une direction différente, et j'aurais parlé de tout autre chose. Et notament de Julie que j'ai l'impression de découvrir chaque jour. Certes, elle ne change pas, toujours autant de bonne humeur, toujours avec les mêmes répliques, toujours un peu gamine. Mais avec cet invisible truc qui surprend.
Tiens, j'y repense, ce midi, un moment de silence total. J'aime pas du tout ça. J'ai sorti un "Personne ne parle" sanglant et inutile...