Pourquoi rire ? Ca ne sert à rien de rire. Objectivement, ça n'apporte que peu. C'est éphémère. Ca contraste avec le non-rire ambiant, ça le surligne, le met en avant.
Pourquoi rire alors plutôt que ne rien dire, se taire ou que sais-je encore. Je ne parle pas de pleurer, on ne pleure pas par défaut de rire. On pleure parce que l'on souffre, que l'on est impuissant face à un objet, matériel ou immatériel. Les larmes servent à quelque chose, elles sont l'expression de la tristesse et de l'impuissance.
Le rire est l'expression de la joie, peut-être. Pas tant que ça. Peut-être les larmes le sont-elles davantage. On pleure de bonheur. On ne rit pas de bonheur.
Le rire n'est rien qu'une libération. Un son que l'on lache dans le non-rire ambiant, puis que l'on oublie aussitôt. Le rire pour répondre à une remarque, drôle mais vraissemblablement aussi inutile que le rire qu'il a engendré.
Pourquoi y a t-il quelquechose au lieu de rien ? Pourquoi le rire au lieu du non-rire ? Peut-être parce que comme disait abusivement Aristote "la nature a horreur du vide" et que Dieu joue au dé quelquepart dans une réalité adjacente : il a fait un double six et le rire est né. Au hasard alors qu'il y aurait très bien pu ne rien avoir.
Le monde aurait été sérieux et la pouffe Diesel n'aurait pas dit "j'adore trop son rire", je n'aurais pas pu faire rire non plus la pouffe Vuitton et ma journée aurait été peut-être moins drôle. Je ne l'aurais pas ressenti puisque le concept n'aurait pas existé.
Cela aurait été triste mais nous n'en aurions jamais rien su.