Je suis rentré il y a deux jours et déjà, je suis lassé de ce train-train quotidien. J'attendais le bus de 06h56 et je me suis dit que l'horaire n'avait pas changé. J'ai pensé que c'était normal, la RATP ne va pas chambouler son planning pour le plaisir du changement.
Puis le monde s'est écroulé quand le type à la malette est passé devant moi. Il n'a pas changé, c'est toujours le même avec la même malette, le même crâne dégarni, grand et mince, dans le même costume. Suivi de peu par le type avec son berger allemand. Je lui ai dit bonjour comme je lui disais bonjour il y a 3 mois, comme si l'intervalle des vacances n'avaient jamais existé. Puis il y a eu la fille qui fait son jogging. Et j'ai pensé, comme je pensais avant les vacances et comme je continuerais à le penser chaque matin à 06h54 quand elle passera devant moi, qu'elle avait bien du courage et qu'elle doit être sacrément réchauffée pour courir avec son mini-short.
Puis ça a continué. Le bus est arrivé. Les mêmes gens habituels sont montés à la même station. A la gare, le bus s'est arrêté au feu et j'ai pu observer les mêmes livreurs décharger les palettes à l'entrée du Monoprix. Puis train, RER, métro. L'homme qui cherche à nous convertir à la joie de Dieu a toujours le même discours enflammé, le même planning d'occupation des différents wagons de la rame.
Les publicités ont changé, mais c'est bien la seule différence...
Mais à quoi est-ce que je m'attendais après tout ?
A rien d'ailleurs. Mais là, cette immuabilité des choses est légèrement stressante, lassante surtout...
Comme dirait Solène, il suffit de continuer, mais de sourire cette fois-ci.
Je peux toujours essayer.