Comme je suis un garçon sympathique et que je vous avais promis une réponse à la question turlupinante qui a une migraine généralisée à tous les Manus du monde, je vous la donne :
- Si tous les gens sont matheux, il faut répondre 0
- Si tous les gens sont des Manus, il faut répondre 50
- Si la population est homogène, il faut répondre un peu moins de 20
J'avais promis une réponse, la voilà. Je pourrais, dans un élan de bonté d'âme donner une explication à ce pourquoi. Mais cela supposerait notament que mon taux d'endorphine de joie ne soit pas redescendu au plus bas aujourd'hui, créant non pas une sensation de tristesse mais bien une sensation de "manque de joie" caractérisée par une envie plus ou moins forte de n'avoir rien envie de faire et dont les symptômes sont paradoxalement une hyper-activité chronique : ce matin j'ai finis ma lettre de motivation[1], j'ai fait ce que je m'étais promis de faire pour ATV (en l'occurence lire un scénario que j'avais commandé), je suis allé acheter du pain, j'ai passé l'aspirateur, j'ai regardé un épisode de The O.C. et j'ai lu un bon tiers de Ventus d'une traite.
Ce qui compte, dans le taux d'endorphine, ce n'est pas tant la quantité que la façon dont cette quantité varie. Ca marche aussi pour les drogues. Je crois. Il me semble (mais je raconte peut-être des bêtises, j'ai le droit, il est 2342) que lorsque la substance (Endorphine, THC, DVD, ou autre) est en grande quantité, le corps, en l'occurence notre merveilleux cerveau, crée de nouveaux récepteurs dont le but est de fixer puis de digérer la substance en question, et donc elle est consommée aussi vite que si on en avait ingurgité peu et que le corps n'avait pas eu besoin de créer de nouveau récepteurs. Si l'on y prend pas gaffe et que l'on ingurgite la substance dès que le moindre manque se fait sentir, les récepteurs vides sont remplis, ceux toujours remplis de la fois d'avant sont toujours remplis alors le corps crée de nouveaux récepteurs pour la substance surnuméraire. Au final on a donc davantage de récepteurs. Et plus on a de récepteurs vides, plus on manque. Heureusement, si l'on arrive à surmonter ce manque (parce que vous ne pouvez pas faire autrement par exemple) les récepteurs qui ne servent à rien sont éliminés comme les arbres éliminent les feuilles qui sont inutiles quand il n'y a plus de soleil en hiver.
Ainsi, un pic d'apport d'endorphine très fort très bref (disons 180 secondes entre Pont-Marie et Châtelet) crée-t-il une joie immense[2] qui, si il n'est pas soutenu, provoque la sensation évoquée un peu plus haut. A noter que l'impression agréable de joie est d'autant plus forte si elle est accompagnée d'injection d'adrénaline (comme celle provoquée, par exemple, par un changement de wagon inconsidéré à Sully-Morland ou une sortie éclair créatrice de sourire pour aller mettre un truc sur la poubelle du quai de Pont-Marie et revenir dans le wagon).
Cela dit, j'aurais dû prendre la A à Châtelet. Mais bon, je pense que ça n'aurait pas servi à grand-chose. (d'un autre côté, avant de changer de wagon, je disais également à Emeline que ça ne servirait à rien que je le fasse)
Notes
[1] que j'ai fait imprimer par Clo, dont la vision, dépourvue de tous les artifices de séduction féminine, a tourneboulé ma perception du monde au point que j'ai loupé mon immeuble sur le chemin du retour
[2] au point là, de rater l'escalier qui mène au quai du train de La Défense