Il y a une semaine, alors que je deambulais le lond de la Cinquieme Avenue en me demandant si les loyers des magasins etaient, ou non, plus chers que ceux des Champs Elysees, sous un soleil absolument radieux, Ernesto etant alors localise au large de Cuba, il se mit soudainement a pleuvoir des chiens et des chats, Ernesto ayant soudainement decide de remonter vers le Nord. N'etant vetu a ce moment la que d'un t-shirt et de mon sac a dos (et d'un jean aussi) et sachant d'avance que j'allais tomber malade, je me suis precipite dans un Barnes & Noble, l'equivalent americain de la FNAC-Livres francais ou d'un WHSmith britannique ou la clim, poussee a son maximum n'a fait qu'encourager le rhume qui survint le lendemain midi sous la forme d'une incapacite chronique a pouvoir inspirer de l'air par le nez. Je ne sais pas si c'est la maniere americaine de faire les choses, mais ici tout apparait soudainement.
Deambulant dans les rayons, je me suis par hasard retrouve devant le rayon SF/Fantasy, ou pas vraiment par hasard, et j'ai regarde si le Pattern Recognition de William Gibson etait a un prix abordable, il l'etait, alors je l'ai achete, en paperback, parce qu'en hardcover il l'etait moins. J'ai continue ma deambulation dans les rayons en attendant que la pluie cesse, mais c'est la nuit qui s'est mise a tombe, alors je suis sorti tout de meme et j'ai lutte pour trouver une station de metro ou j'ai pu, a nouveau, subir la clim afin de parfaire mes predispositions a un rhume irremediable.
Pour ceux qui ne sauraient pas, Pattern Recognition est l'histoire de Cayce Pollard, new-yorkaise chasseuse de cool et d'un film, distribue par petit bout sur internet, rassemblant, comme tout ce qui se passe sur internet, ses addicts, ses forums, ses sites et tout un tas de speculations sur l'origine, l'etat et la finalite de ce film. Si l'on n'est pas allergique au name-dropping et que l'on est adepte de la prose quelque peu alambiquee de Gibson, alors c'est un assez bon bouquin (je n'en suis pas encore a la moitie). Le theme n'a rien de bien original a mes yeux, me rappelant un livre dont le nom m'echappe et que j'avais offert a Hamid, un autre offert par un ami de mon pere (dont le nom ressemble a "La Confrerie des Tenebres", le livre, pas l'ami) et La Maison des Feuilles, ouvrage memorable et illisible.
La coincidence, c'est la decouverte du phenomene Lonelygirl15, une jeune americaine nommee Bree et son ami Daniel qui postent depuis quelques semaines un videoblog sur YouTube, tout cela dechainant moultes interrogations sur des forums, allant meme jusqu'a toucher le New York Times et le Los Angeles Times sur le theme "Qui est Lonelygirl15", "Ce qu'elle raconte dans son videoblog est-il vrai ?", "Est-ce une operation de promo pour quelquechose ?" et j'en passe et des meilleures... ces memes questions auxquelles doit repondre Cayce Pollard dans le roman... Quand le roman rejoint la realite... C'est toujours terrifiant quand un roman de Gibson rejoint la realite...
edit :Ce que je trouve franchement amusant, c'est que Lonelygirl15, concept simple a surement plus de spectateurs que n'en aura jamais la serie Paris 16... (et si ca se trouve, meme davantage de moyens)