Je n’arrive pas à penser, retranché si loin de toutes mes zones de confort, j’improvise en continu, je m’épuise, je me dilue dans le flux des décisions, mon esprit ne sait plus.
Je ne sais comment qualifier ce moment/ce mouvement d’impatience existentiel dans lequel je m’emporte, moi-même certes, mais je ne fais que voir les autres faire de même.
Une impatience de quoi ? Il n’y a pas de fin, il n’y a qu’un long eternal today sans aucun lendemain. Un pur voyage sans aucune destination. Pourquoi est-ce que je ressens le besoin de marcher si vite ? Pour y aller ? Mais où ?
Alors je ralentis le pas, je contrôle ma respiration, je m’arrête juste là, à 1cm, immobile, pour faire durer, étirer le désir de l’instant, suspendu entre deux souffles, en conscience de la physicalité des corps qui se percuteraient trop fort sinon.
Puis relâcher la contrainte, performer l’impact, pardon, je t’ai fait mal ? non ça va ? ne pleure pas ou plutôt si pleure si tu veux, on peut pleurer ensemble, je suis navré, c’est ma faute, c’est pas ma faute, on peut en rire, je ne sais pas, je connais pas, j’ai du
improviser.